Interventions

La rive et le littoral présentent une grande valeur écologique et environnementale. Il est donc important d’en assurer leur protection et d’éviter leur dégradation. Selon la Politique de protection des rives, du littoral et des plaines inondables, il est obligatoire de préserver une bande riveraine de 10 à 15 mètres.

Des végétaux, c'est beau...
Rien de mieux que la végétation pour soutenir une berge en érosion et redonner au paysage sa beauté naturelle et son aspect sauvage.

Vous trouverez ci-dessous les détails en lien avec trois possibles interventions suggérées : la revégétalisation des rives, les techniques de génie végétal et la clé d'enrochement. 

Comment choisir l’intervention adéquate...
Attention : tous les travaux de restauration prévus sont conditionnels à l’obtention d’une autorisation municipale.

1. Analysez votre terrain

  • Est-ce qu’il y a présence ou non de végétation en rive?
  • L’érosion de la berge est-elle élevée, modérée ou faible?
  • Quel type de sol retrouve-t-on? Sable, argile, etc.
  • Le profil de ma pente est-il faible ou fort?

2. Contactez un inspecteur municipal et demandez conseil à un spécialiste
Pour effectuer des travaux de restauration, vous devez obtenir un permis de votre municipalité. Votre inspecteur municipal vous invitera à contacter un spécialiste.  

3. Déterminez votre budget
Il est important de considérer tous les coûts reliés à la réalisation de travaux de restauration.

  • Revégétalisation des rives

    La plantation de végétaux et l’ensemencement sont des interventions à privilégier pour :

    • Revégétaliser une bande riveraine de 10 à 15 mètres;
    • Stabiliser les rives présentant une pente faible et une érosion légère.

    Avantages :

    • Diversité dans le choix des végétaux;
    • Bonne reprise végétale;
    • Entretien minimal;
    • Accessible à tous;
    • Techniques peu coûteuses en main-d’œuvre.

    1. Concevoir un plan d’aménagement

    La disposition des végétaux suit généralement un plan de plantation, et ce, selon votre type de terrain.

    Consulter la rubrique Plan d’aménagement

    2. Choisir les végétaux

    Arbres et arbustes
    Certains critères doivent être respectés lors du choix des végétaux. Particulièrement, la zone de rusticité (zone permettant de connaître les plantes les mieux adaptées aux conditions climatiques d'une région donnée), l’humidité et la composition du sol. Toutefois, certains critères qualitatifs sont à considérer: la hauteur désirée et  les caractéristiques particulières des plants.

    Plantes herbacées
    Une berge mise à nue se doit d’être ensemencée. Plusieurs plantes herbacées sont bien adaptées au milieu riverain et sont munies d’un bon système racinaire qui est idéal pour la stabilisation des rives. Vous trouverez dans les commerces, notamment dans les coopératives agricoles, des mélanges conçus spécialement pour la végétalisation.

    • Semer au printemps (fin avril à la mi-juin) ou à l’automne (mi-août à la fin septembre)
    • S’assurer que le sol demeure humide jusqu’à la reprise des semences
    • Arroser en prenant soin d’éviter le ruissellement, sinon vous perdrez vos graines

    3. Planter vos végétaux

    Voici quelques petits conseils pratiques :

    • Assurez-vous d’avoir une autorisation de la Ville (faite préalablement une demande de permis)
    • Planter de préférence au printemps jusqu’à la mi-juin ou à l’automne dès la fin août
    • Disposer vos plants en quinconce
    • Effectuer la plantation de vos végétaux lorsqu’il fait frais, soit le matin ou en fin de journée
    • Respecter une distance de 1 mètre entre les arbustes et 4 à 5 mètres pour les arbres
    • N’ajouter aucun fertilisant, afin d’éviter l’apport de nutriments au plan d’eau
    Méthode de plantation

    4. Entretenir votre plantation

    • Arroser vos arbres et arbustes, éviter leur dessèchement
    • Désherber les jeunes plants pour éviter qu’ils soient étouffés
    • Tailler les branches endommagées ou mortes
    • S’il y a des rongeurs, installer des cylindres protecteurs autour du tronc
  • Techniques de génie végétal

    Le génie végétal utilise le pouvoir de régénération d’une plante pour lutter contre l’érosion des berges et des talus.  Les végétaux sont récoltés d’un plant vivant pour ensuite être disposés et fixés selon des procédés particuliers.  Il existe de nombreuses façons de disposer ces végétaux.  Les techniques de génie végétal sont complexes à réaliser.  L’aide d’un spécialiste est préférable et les travaux sont obligatoirement assujettis à l’obtention d’une autorisation de votre municipalité.

    Avantages :

    • Reprise végétale rapide
    • Efficacité de stabilisation croissante en fonction du développement végétal
    • Efficace et durable
    • Demande peu d’entretien
    • Techniques peu coûteuses pour le matériel

    La récolte des végétaux

    Les végétaux doivent être récoltés lorsqu’ils sont en période de dormance, c'est-à-dire qu'il y a hivernation chez les plantes, laquelle est déclenchée par la diminution de l'exposition lumineuse quotidienne et par la baisse de la température.

    1. Printemps : avant l'ouverture des bourgeons
    2. Automne : lorsque les feuilles sont tombées

    Les végétaux doivent être récoltés avec un sécateur bien aiguisé afin de réaliser une coupe franche, et coupés en biseau à la base de la tige entre 5 et 10 cm du sol. Il ne faut pas laisser les tiges trop longtemps à l’air libre afin d’éviter le dessèchement, sinon les entreposer dans l’eau.

    La liste ci-dessous présente les principales espèces utilisées pour l’application des techniques de génie végétal.  Elles ont été sélectionnées, car elles possèdent une forte capacité de régénération, et aussi parce qu’elles sont très communes.  On les retrouve facilement dans le milieu naturel. 

    Nom français Nom latin
    Cornouiller stolonifère Cornus stolonifera
    Peuplier baumier Populus balsamifera
    Saule Salix sp.
    Spirée à larges feuilles Spiraea latifolia

    BOUTURE

    Le terme « bouture » désigne un segment d’une plante ligneuse qu’on enfonce dans le sol pour implanter un nouvel arbuste.  Le saule est la principale espèce utilisée pour cette technique de génie végétal.

    Champ d’application

    • Pente faible
    • Érosion faible

    Étapes de réalisation

    Cueillette des végétaux

    • Tige d’une longueur de 60 à 75 cm
    • Diamètre variant entre 1,5 à 3 cm

    Élaguer et laisser 2 à 3 bourgeons

    Cueillette des végétaux

    Préparation du terrain

    • Utiliser une tige de métal pour faire un trou de biais dans le sol
    • La dimension de la tige de métal doit être légèrement inférieure au diamètre de la bouture
    Important : Éviter des sols trop compacts, car l’enracinement sera impossible
    Préparation du terrain

    Mise en place des boutures

    • Enfoncer les tiges en plaçant les bourgeons vers le haut
    • Laisser dépasser un bout de 15 à 20 cm
    • Utiliser environ 2 à 5 boutures pour couvrir une superficie de 1 m2
    • Arroser les boutures
    Mise en place des boutures

    FAGOT

    Le terme « fagot » désigne un arrangement de branches solidement attachées ensemble de façon à former un boudin uniforme.  Les boudins sont assemblés un à un pour former un chapelet.  Déposé dans une tranchée, il est maintenu en place par des piquets enfoncés dans le sol.

    Champ d’application

    • Pente faible ou longue pente forte
    • Érosion faible à moyenne

    Étapes de réalisation

    Cueillette des végétaux

    • Branche d’une longueur de 1 à 1,5 m
    • Diamètre variant entre de 1 à 4 cm
    • Cueillir 15 à 20 branches pour faire 1 fagot
    Récolte tige

    Assemblage

    • Assembler les branches en alternant le bout branchu avec le non branchu
    • Utiliser entre 15 et 20 branches
    • Attacher au centre avec une attache afin de former un boudin
    • Longueur de 1,5 à 2 m
    • Diamètre de 10 à 20 cm
    • Assembler les fagots à l’aide d’attaches afin de former un chapelet
    • Longueur variable selon les besoins du terrain
    Assemblage fagot
    Assemblage fagot 2

    Mise en place des fagots

    • Creuser une tranchée d’une profondeur approximative de 30 cm et déposer dans le fond de 5 à 8 cm de terre noire
    • Déposer le chapelet dans une tranchée en évitant d’enfouir complètement toutes les branches
    • Fixer les fagots à l’aide de piquets placés en croix
    • Espacement : 1,5 m
    • Recouvrir les fagots à l’aide de terre noire - Important : On doit toujours voir des branches, sinon elles seront étouffées
    • L'espacement entre les rangs de fagots est de 1 à 3 m selon la force de la pente et le niveau d’érosion
    Mise en place des fagots
    Espacement entre les fagots
  • Clé d'enrochement

    La Politique de protection des rives, du littoral et des plaines inondables accorde une grande importance au maintien de la couverture végétale des rives.  Dans le cadre de travaux de stabilisation de rives, il est nécessaire de prioriser les techniques qui utilisent de la végétation, elles sont plus efficaces, elles offrent une meilleure protection à long terme et sont beaucoup moins coûteuses.

    Enrochement La clé d'enrochement est une intervention de dernier recours qui s'applique en cas d'érosion sévère. L’avis d’un spécialiste est requis si vous envisagez cette option.

    Avant d'entreprendre des travaux, vous devez obtenir une attestation de conformité aux règlements municipaux auprès de votre inspecteur et produire une demande de certificat d'autorisation en vertu de l'article 22 de la Loi sur la qualité de l'environnement auprès du MDDELCC (ministère du Développement durable, Environnement et Lutte contre les changements climatiques). Grâce au guichet unique entre les ministères, votre projet sera transmis au MFFP (ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs) pour vérification d’assujettissement à la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune. Des frais sont exigés pour le traitement de la demande.

    En savoir plus | Dépôt d'une demande de certificat d'autorisation

    À noter, lors de la réalisation des travaux, toutes les autorisations devront être présentées à votre entrepreneur.

    Désavantages :

    • Nécessite de la machinerie qui abîmera le terrain
    • Intervention très coûteuse
    • Requiers l’implantation d’une végétation riveraine dans le haut de l’aménagement
    L'enrochement dans le talus L’enrochement est placé dans le bas du talus et les sections supérieures ont été végétalisées.