Protection des rives et du littoral

La rive et le littoral constituent de grandes richesses qu'il est essentiel de protéger afin de préserver, entre autres, la qualité de l'eau potable. Pour bien aménager les bandes riveraines, de nombreux outils sont à votre disposition à Saguenay. Qu'il s'agisse de sites Web, de dépliants ou de fiches, ces documents vous fourniront toute l'information nécessaire pour une planification optimale et respectueuse de l'environnement des bandes riveraines.

  • Qu'est-ce qu'un cours d'eau?

    Il est évidemment facile d’identifier les rivières et les lacs. Il peut en être tout autrement pour les petits ruisseaux permanents ou intermittents. Vous pouvez vous référer à votre certificat de localisation ou à une cartographie officielle du gouvernement, mais dans tous les cas, c’est la vérification sur le terrain qui permet de confirmer la présence d’un cours d’eau. Si vous avez déjà constaté, sur votre propriété ou sur un terrain adjacent, un écoulement d’eau avec présence d’un lit d’écoulement, il pourrait s’agir d’un cours d’eau nécessitant une bande de protection riveraine.

  • La vie d'un lac

    Nos lacs sont des milieux vivants qui naissent, vieillissent et meurent, tout comme nous. Ce phénomène se nomme l'eutrophisation, qui est plus précisément un déséquilibre écologique provenant d'un apport excessif de matières organiques et d'éléments nutritifs provoquant une prolifération des végétaux aquatiques. La multiplication et la décomposition de ces végétaux entrainent des modifications de la qualité de l'eau.

    Généralement, c'est un processus naturel qui s’échelonne sur des milliers jusqu’à des centaines de milliers d’années.  Malheureusement, nos lacs vieillissent prématurément.  Les activités humaines en sont responsables, car elles augmentent significativement les apports de sédiments, petites particules transportées par un agent (eau, vent, etc.) qui se retrouvent en suspension dans l'eau et qui terminent leur course en se déposant au fond d'un cours d'eau, ainsi que de nutriments, substances nécessaires à l'existence et au développement des plantes.

    Le processus d’eutrophisation d’un lac

    Lac oligotrophe

    Lac oligotrophe
    Lac jeune se caractérisant par des eaux claires et une faible quantité de plantes aquatiques.

    • Au Québec, la plupart des lacs sont au début de leur cycle d’évolution, ils se sont formés à la suite de la dernière période glaciaire, il y a environ 10 000 ans.
    • Lac profond composé de roches, sable, gravier.
    • Eau claire, fraîche et bien oxygénée.
    • Eau pauvre en éléments nutritifs, donc peu de végétaux aquatiques.
    Lac mésotrophe

    Lac mésotrophe
    Lac intermédiaire se caractérisant par l'apparition de plantes aquatiques et d'une accumulation de sédiments sur son lit. 

    • Lac en transformation.
    • Début d’accumulation de sédiments dans le fond.
    • Augmentation des végétaux aquatiques.
    Lac eutrophe

    Lac eutrophe
    Vieux lac ou lac vieilli prématurément, se caractérisant par des eaux troubles, une surabondance de plantes aquatiques et d'algues, et une couche importante de vase.

    • Lac peu profond et vaseux composé des sédiments riches en matières organiques (matières capables de se décomposer ou résultante de la décomposition).
    • Eau trouble, chaude et peu oxygénée.
    • Eau riche en éléments nutritifs, donc beaucoup de végétaux aquatiques.

    Les activités humaines accélèrent significativement le processus d'eutrophisation.
    Processus naturel : une dizaine de milliers d'années
    Processus accéléré par les activités humaines : une dizaine d'années

    Lac hypereutrophe

    Lac hypereutrophe

    • Lac mort (tourbière).
    • Comblé de sédiments et de matières organiques.
    • Sol détrempé.


  • Le vieillissement prématuré des lacs, un processus irréversible…

    L’apport de sédiments provenant essentiellement de l’érosion des sols du bassin versant est un facteur qui contribue à la détérioration du plan d’eau en envasant le fond. Le bassin versant est un territoire sur lequel l'ensemble des eaux (ruisseaux, petites rivières, eaux de ruissellement) finit par rejoindre un plan d'eau commun (lac ou rivière).

    La forte concentration de nutriments dans l’eau provoque un déséquilibre qui accélère le processus d’eutrophisation.  L’apport excessif de matières nutritives comme :

    • le phosphore : élément nutritif essentiel au développement des végétaux
    • l’azote : élément nutritif essentiel au développement des végétaux. On les retrouve surtout dans les engrais.

    ont des répercussions considérables sur la croissance des plantes aquatiques et d’algues, notamment de cyanobactéries, bactéries qui croissent grâce à la photosynthèse tout comme les algues et qui contiennent des pigments qui lui donnent une teinte bleu-vert. Il est à noter que les cyanobactéries sont parmi les premiers organismes à avoir vu le jour sur Terre, il y a 3 milliards d'années. L’envahissement des végétaux aquatiques détériore la qualité du plan d’eau. 

    Le ruissellement des nutriments contenus dans 1 kg d’engrais phosphoré contribue à la production de 500 kg de végétaux aquatiques. Le ruissellement se défini ici comme l'écoulement de l'eau à la surface du sol lors de précipitations ou de la fonte des neiges.

    On peut contrôler cette prolifération, mais on ne peut pas revenir en arrière.

    D’où viennent principalement les nutriments :

    • Ruissellement de fertilisants et de pesticides domestiques et agricoles
    • Fosses septiques non conformes ou non efficaces
    • Pollution diffuse des riverains
    • Déboisement des berges
    • Érosion des sols
    • Rejets industriels
  • Qu'est-ce qu'une bande riveraine?

    Il s’agit d’une lisière végétale permanente composée d’un mélange de plantes herbacées, d’arbustes et d’arbres qui longe les cours d’eau ou entoure un lac à partir de la ligne des hautes eaux. Sur le plan environnemental, le maintien et la conservation de la couverture végétale à l'intérieur d’une bande riveraine de 10 ou 15 mètres de largeur revêtent une grande importance en raison des rôles multiples joués par la végétation riveraine sur la protection des écosystèmes. Un mauvais aménagement de la bande riveraine peut avoir une incidence directe causant, entre autres, ce qu’on appelle les algues bleu-vert.

    À quoi sert une bande riveraine?

    • Un filtre contre la pollution de l’eau;
    • Une barrière en apport de nutriments (ex: phosphore);
    • Un rempart contre l’érosion;
    • Une amélioration de la qualité esthétique du paysage;
    • Un brise-vent naturel;
    • Un habitat pour la faune et la flore;
    • Un écran face au réchauffement de l’eau;
    • Un régulateur du cycle hydrologique.
  • Bienfaits d'une bande riveraine

    Bienfaits d'une bande riveraine

    La bande riveraine est la ceinture de végétation qui borde les lacs et les cours d’eau. L’abondance et la diversité des organismes qu’on y retrouve sont importantes, car la végétation présente leur procure un habitat riche et de la nourriture en permanence. C'est un lieu de grande valeur, elle joue un rôle important dans la préservation de l’intégrité de plans d’eau. En général, la bande riveraine comprend 3 strates de végétation composée de plantes herbacées, d’arbustes et d’arbres.


    Assurer la transition et les échanges entre le milieu terrestre et aquatique

    Une bande riveraine offre un habitat pour la faune et la flore. Les lacs et cours d’eau du Québec abritent 112 espèces de poissons d’eau douce et 271 espèces de vertébrés.

    Fortifier les rives contre l’érosion

    Une bande riveraine augmente la capacité de résistance des rives. Elle amortit l’énergie érosive du courant. Elle forme un coussin végétal qui protège le sol en freinant l’eau de ruissellement.

    Ralentir l’apport de sédiments

    Une bande riveraine ralentit la vitesse du ruissellement. L’eau s’infiltre dans le sol et les sédiments se déposent avant de parvenir jusqu’au plan d’eau.

    Filtrer les polluants

    Une bande riveraine est l’ultime barrière pour contrer la pollution de l’eau, 90 % du ruissellement n’atteint pas le cours d’eau. La végétation ralentit la vitesse d’écoulement de l’eau de surface et filtre les pesticides et les engrais. L’eau pénètre alors dans le sol et les racines absorbent et emmagasinent les nutriments nécessaires à leur croissance.

    Prévenir le réchauffement du plan d’eau

    Une bande riveraine diminue l’impact du rayonnement solaire. Elle crée de l’ombrage au-dessus du cours d’eau et prévient le réchauffement excessif de l’eau.

    Intervenir comme un brise-vent naturel

    Une bande riveraine procure un écran contre les rayons du soleil et les vents. On estime une diminution des frais de climatisation de 15 à 50 % en été et en hiver une réduction des coûts de chauffage pouvant s’élever jusqu’à 25 %.

    Procurer un écran visuel qui préserve le caractère naturel

    Une bande riveraine permet de préserver son intimité des regards indiscrets sans toutefois compromettre la vue panoramique sur le plan d’eau. Elle réduit le bruit relié aux embarcations à moteur.

    Régulariser le cycle hydrique

    La rétention d’eau par les végétaux et le sol peut atteindre 25 % des précipitations totales (pluie et fonte des neiges). Les phénomènes de rétention et d’évapotranspiration permettent de diminuer de façon importante le ruissellement vers le plan d’eau. Il en résulte une atténuation de l’intensité des crues.

  • Incidences de l'artificialisation

    M. Riverain souhaite aménager le terrain de sa résidence. Comme il habite au bord de l’eau, il désire profiter pleinement de la vue panoramique sur le lac. Il déboise complètement la rive et engazonne jusqu’à la plage. Le printemps suivant, M. Riverain constate que le rivage s’est érodé. Une partie de son terrain et de sa plage se sont volatilisés. Il construit alors un mur de soutènement et remblaie le bord de l’eau avec du sable. Au mois de juillet, il constate que la qualité esthétique de l’eau s’est détériorée par la présence d’algues. Croyant qu'il s'agit de cyanobactéries, M. Riverain s’inquiète et désire comprendre ce changement. Il découvre que l’artificialisation des rives a des incidences négatives sur l’équilibre écologique d’un plan d’eau. Malgré ses investissements majeurs pour l’aménagement de son terrain et de sa luxueuse maison, la valeur marchande de sa propriété ne fera que diminuer à la suite de l’eutrophisation du lac.

    Détérioration des berges

    Détérioration des berges

    Privées de végétation, les berges deviennent vulnérables, car aucune racine ne fortifie le sol. Les berges sont alors soumises aux forces destructrices produites par le courant ou les vagues. Cela occasionne des décrochements de terrain et des pertes de zones de baignade. Les gens se tournent alors vers des stabilisations artificielles qui amplifient le ruissellement. L’eau entraîne avec elle de fines particules provenant du sol jusqu’au plan d’eau. Ces particules restent en suspension dans l’eau pour ensuite descendre au fond se sédimenter.

    Réchauffement du plan d’eau

    Sans une couverture végétale, il n’y a pas d’ombrage au-dessus du cours d’eau et il tend à se réchauffer. L’élévation de la température a pour effet de diminuer la quantité d’oxygène disponible dans l’eau. Cette conséquence est une menace pour la survie des espèces de poissons d’intérêt sportif. Par exemple, au-delà de 100C la population d’omble de fontaine diminue.

    Le réchauffement de l’eau favorise la prolifération des plantes aquatiques et des algues, et le phénomène s’amplifie s’il y a présence de nutriments. Le processus d’eutrophisation se retrouve alors accéléré et on remarque une diminution de la transparence de l’eau.

    Ruissellement des polluants

    L’absence d’une bande riveraine augmente l’écoulement des eaux de surface. Elle entraîne les pesticides et les nutriments jusqu’au plan d’eau. Qu’ils soient naturels ou chimiques, ces produits favorisent le développement excessif des végétaux aquatiques et des algues bleues. La qualité du plan d’eau se trouvera affectée par une dégradation physique, chimique et bactériologique. Le gazon est considéré comme une surface dure, elle laisse 55 % de l’eau de pluie s’écouler vers le plan d’eau.

    Augmentation de la consommation d’énergie

    Sans végétation, un riverain dépense plus d’argent pour chauffer et climatiser sa propriété, car il n’y a aucune protection contre les vents et les rayons du soleil.

    Perturbation du cycle hydrique

    L’enlèvement du couvert végétal dans un bassin versant et autour du plan d’eau déséquilibre le cycle hydrique. Le rôle régulateur n’est plus assuré par la végétation. Les phénomènes de rétention d’eau et d’évapotranspiration sont inexistants. Il y a une augmentation du ruissellement, l’eau arrive plus rapidement et en plus grande quantité au cours d’eau. Les crues sont plus importantes et plus soudaines et les risques d’inondation s’accroissent.

    Destruction des habitats fauniques et floristiques

    Les déboisement des rives appauvrit le milieu. Les populations animales et végétales sont appelées à disparaître, car ils ont de la difficulté à satisfaire leurs besoins vitaux. Les matières en suspension obstruent les branchies des poissons et augmentent leur sensibilité aux maladies. Les sédiments colmatent le lit des frayères et étouffent les œufs et les alevins enfouis dans le gravier.

  • Que sont les algues bleu-vert?

    Les algues bleu-vert, ou cyanobactéries, sont des microorganismes aquatiques qui sont présents naturellement dans les plans d’eau du Québec. Une prolifération d’algues bleu-vert peut être déclenchée par divers facteurs, comme la température élevée de l’eau, le faible courant ou la stagnation de l’eau. Toutefois, le principal coupable est le phosphore, que l’on retrouve entre autres dans les engrais.

    Lorsque les algues bleu-vert deviennent très abondantes, il peut y avoir apparition de fleurs d’eau. L’eau peut prendre alors une couleur verte et sa texture devient semblable à celle de la peinture. De l’écume (de la mousse) peut aussi apparaître à la surface de l’eau. C’est généralement lorsqu’on commence à voir de l’écume que les algues bleu-vert peuvent devenir nuisibles à la santé et ainsi provoquer des problèmes comme la gastroentérite ou une irritation de la peau ou de la gorge. La prolifération des algues bleu-vert affecte notamment les activités nautiques et l'appréciation des propriétés.

  • Plans des zones inondables

    Cliquez ici pour consulter les plans des différentes zones inondables à l’intérieur des limites de la Ville de Saguenay. Vous trouverez ceux-ci pour les rivières à Mars, des Ha! Ha!, aux Sables, Chicoutimi et du Moulin.

    Pour signaler tout phénomène s’apparentant à une fleur d’eau d’algues bleu-vert sur les plans d’eau de la région, cliquez ici pour compléter le formulaire Constat visuel de la présence d'une fleur d'eau.

La filtration La stabilisation des berges La régulation du cycle de l'eau
Les habitats fauniques Les installations septiques Vue sur le plan d'eau

Régime transitoire : reddition de comptes

Depuis l’adoption du Règlement concernant la mise en œuvre provisoire des modification apportées par le chapitre 7 des lois de 2021 en matière de gestion des risques liés aux inondations aussi appelé le Régime transitoire, la Ville de Saguenay, qui a également les responsabilités d’une MRC, doit publier les informations relatives aux autorisations municipales émises au courant de l’année. Cette reddition de comptes doit inclure le nombre d’autorisations émises pour chacune des zones (rive, littoral ou zone inondable), les types d’interventions réalisées ainsi que les superficies affectées. Le tableau suivant présente donc les résultats pour l’année 2022. 

Littoral Rive Zone inondable (grand courant)
Nombre d'autorisations délivrées de chaque municipalité locale
(Ville de Saguenay)
6 9 5
Liste des activités autorisées Réfection d'un enrochement Passerelles Installation septique
Installation septique Réfection d'un enrochement Branchement de réseau d'aqueduc
Branchement de réseau d'aqueduc Installation septique
Ponceau et traverse de cours d'eau
Superficie totale visée par l'ensemble des autorisations délivrées 480 m2 760 m2 169 m2