Titre : Le Glissement de terrain du 4 mai 1971 à Saint-Jean-Vianney | ||
Statut : Identification | Catégorie : Évènement historique | |
Autorité : Ville de Saguenay | Date : 30 août 2020 |
Dans la nuit du 4 mai 1971, un important glissement de terrain emporta avec lui une partie de la municipalité de Saint-Jean-Vianney. Située sur l’actuel territoire de la ville de Saguenay, l’ancienne municipalité de Saint-Jean-Vianney était plus précisément localisée sur la rive nord de la rivière Saguenay, entre les rivières Shipshaw et aux Vases. Cette localisation se situe au cœur d’une grande dépression de 22 km2 ouverte sur la rivière. Cette dépression résulte d’un précédent glissement de terrain ayant été provoqué par le tremblement de terre de Charlevoix daté du 5 février 1663 et qui a donné au secteur environnant le toponyme de Terres rompues.
Le glissement de terrain du 4 mai 1971 aura pour sa part un diamètre de 0,32 km2 et occasionnera une nouvelle dépression au cœur de la précédente, de 15 à 30 mètres de profondeur. Cet évènement géologique avait été précédé, quelques jours auparavant, par un décrochement de terrain d’un hectare qui avait ouvert la brèche par laquelle la coulée principale du 4 mai s’est engouffrée.
Le glissement de terrain de Saint-Jean-Vianney sera également une tragédie humaine qui aura causé la destruction de 42 maisons et la mort de 31 personnes, parmi lesquelles on compte des familles complètes. De ce nombre, seulement 15 personnes auront été retrouvées dans les jours et les mois qui suivront. Les pertes matérielles seront évaluées à 2 millions de dollars. En moins de 24 heures, la nouvelle de ce triste évènement aura fait le tour du monde.
Le 27 mai suivant, le premier ministre du Québec, Robert Bourassa, annonce la fermeture définitive de Saint-Jean-Vianney. Cette fermeture officielle engendrera l’exode de 240 familles et de 1 700 personnes. Les maisons encore debout seront pour la plupart déménagées dans les secteurs Arvida et Shipshaw. D’autres seront quant à elles démolies, voire brûlées, dans les mois qui suivront pour ne laisser sur place que le tracé de quelques rues encore timidement visibles aujourd’hui.
La catastrophe de Saint-Jean-Vianney a provoqué de nombreux changements tant sur la question de la sécurité civile qu’au point de vue scientifique reliant, en effet, l’occurrence et l’importance de nombreux glissements de terrain à la présence et à la pression interne d’une nappe d’eau souterraine captive en profondeur sous des sols argileux.
Ainsi, la tragédie de Saint-Jean-Vianney aura eu pour conséquence d’établir la nécessité de cartographier les zones potentiellement exposées aux glissements de terrain du territoire provincial. Au cours des années 1970 et 1980, le ministère de l’Énergie et des Richesses naturelles du Québec produit une série de cartes à l’échelle 1/20 000 couvrant le territoire de plusieurs municipalités et MRC. Ces cartes ont été intégrées, tout comme les normes minimales qui les accompagnaient, aux premiers schémas d’aménagement et de développement réalisés au cours des années 1980.
Références
GOUVERNEMENT DU QUÉBEC, ministère des Affaires municipales et de l’occupation du territoire, 2016 : Pour une meilleure gestion des risques dans les zones potentiellement exposées aux glissements de terrain et dans les dépôts meubles, les orientations gouvernementales en aménagement du territoire, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 11 p.
COULOMBE, J-F. (journaliste), & GAUDREAULT, C. (réalisateur). 2013 : Tout le monde en parlait : Saint-Jean-Vianney, village englouti [enregistrement vidéo]. Dans Société Radio-Canada (producteur), Montréal, Société Radio-Canada.
SAGUENAYENSIA, 2021 : Saint-Jean-Vianney : La fin d’un monde, Vol. 62 no. 1