Arnaud Tremblay : Pierres maudites - 3e partie : contrôler l’incontrôlable
Dans sa pratique, Arnaud Tremblay se concentre sur la matière brute, sa matérialité, son histoire et ses limites. Ses pièces de céramique sont majoritairement composées de formes abstraites, passant de formes organiques à des forme mécaniques, et ne ressemblant en aucun cas aux objets ou artéfacts classiques. L’artiste les [dé]contextualise ainsi de leur fonction originelle. Il cherche aussi à mettre de l’avant l’ignoble, le disgracieux et l’imperfection dans ses œuvres sculpturales, se concentrant plutôt sur la répétition du geste plutôt que sur la qualité de la forme. Ces œuvres abordent également les thématiques de la circularité de la matière, le memento mori et le questionnement de la matière elle-même. Le processus de création a ainsi une très grande importance pour l’artiste.
Emy G St-Laurent : Écomorphismes
Pour l’artiste Emy G. St-Laurent, l’impulsion créative et la conscience environnementale sont nées d’une fascination esthétique pour le monde naturel. Initialement mimétique, sa pratique s’est graduellement inspirée du vivant. À la manière d’un écosystème, ses œuvres prolifèrent par des jeux des changements de médiums, d’échelle ou de point de vue. À partir d’objets trouvés, de textiles, de matières récupérées et d’œuvres antérieures, elle élabore des objets sculpturaux à l’allure organique. En résultent des aménagements baroques et quasiment mouvants qui se veulent une ode à l’environnement et au plaisir de sa découverte.
Jean-François Fillion : Reflet topographique
Pour rendre sa photographique numérique durable et amplifier le miroitement, Jean-François Fillion a opté pour l’impression céramique sur verre. Cette technique permet de fixer des photographies d’une grande clarté sur différents formats. On imprime d’abord l’image d’origine sur la plaque de verre à l’aide de pigments de céramique. On met ensuite la plaque dans un four à très haute température afin que les pigments de céramique fusionnent avec la matière sous l’effet de la chaleur intense. Étant donné que l’oeuvre est accrochée près des grandes portes vitrées de l’entrée du bâtiment, le soleil pourrait altérer ses couleurs. Puisqu’elle est résistante aux rayons UV, l’impression céramique était donc la technique à privilégier.
Simon Émond : Rebâtir le ciel
L’exposition Rebâtir le ciel rassemble plusieurs œuvres en noir et blanc réalisées par Simon Émond. Autodidacte, l’artiste a d’abord pratiqué la photographie de manière plus commerciale en immortalisant des événements de toutes sortes : mariages, conférences, portraits de famille, etc. Apprenant le métier en assistant une photographe d'expérience, iel a pu perfectionner sa technique et développer son sens de l’esthétisme. Peu à peu, l’artiste s’est tourné vers une pratique plus sensible et plus artistique, ne cherchant plus à représenter le monde de manière réaliste, mais bien à exprimer des émotions à travers ses images. La photographie en noir et blanc lui a donné l’opportunité de retourner à l’essence du médium, soit le travail de la lumière. C’est en transformant les zones d’ombres et en jouant avec les contrastes que l’artiste nous propose une réalité subjective et mystérieuse. Ces images sont presque abstraites. Plus on les regarde, plus elles se révèlent à nous.