Défense militaire d'Arvida

Titre synthèse : La défense militaire d’Arvida Titre complet : L’arrivée à Arvida de la 14e Batterie antiaérienne de l’Artillerie royale du Canada le 12 juin 1941
Statut : Identification Catégorie : Évènement historique
Autorité : Ville de Saguenay Date : 1er mars 2021


Le 12 juin 1941, la 14e Batterie antiaérienne de l’Artillerie royale du Canada s’installe à Arvida. Cette protection militaire témoigne de l’importance stratégique de la production d’aluminium d’Arvida durant la Seconde Guerre mondiale, et du développement de notre municipalité et de notre région, qu’a permis cette production protégée.

Dès 1925, l’entreprise aluminière Alcoa choisit le site d’Arvida pour y implanter une usine d’aluminium dont le développement s’annonçait déjà très prometteur. Entre autre, la proximité d’un port de mer (Port-Alfred) pour l’importation des matières premières et l’exportation de la production ainsi que l’énorme potentiel hydroélectrique de la région, nécessaire à la fabrication du métal, ont motivé cette décision. Moins de 15 ans plus tard, la Seconde Guerre mondiale induit une hausse fulgurante de la demande en aluminium, métal utilisé dans la fabrication des avions. On accroît considérablement le nombre de salles de cuves et de travailleurs pour les opérer, ce qui occasionne un fort développement résidentiel, qui se remarque notamment par la construction de 561 maisons par la Wartime Housing Limited. Il s’agit donc d’une époque charnière pour le développement d’Arvida et de la région.

Au plus fort de la guerre, Arvida consomme le quart de toute la production électrique au Canada et fournit jusqu’à 90 % de l’aluminium pour la fabrication des avions du Commonwealth. Avec son rendement annuel de 360 000 tonnes, elle devient la plus importante usine d’aluminium au monde, génère 20 % du total de la production mondiale. L’importance stratégique de cette production d’aluminium, pour soutenir l’effort de guerre des Alliés, était telle que l’usine d’Arvida a été désignée industrie de guerre par le gouvernement canadien, considérée comme le goulet d’étranglement le plus tentant du complexe industriel de l’Empire britannique. Ainsi, si le développement de la production prenait de l’importance, sa protection militaire le devenait tout autant. Dès 1940, l’usine d’Arvida est ceinturée de canons antiaériens légers. Puis, le 12 juin 1941, la 14e Batterie antiaérienne de l’Artillerie royale du Canada s’y installe et monte ses pièces lourdes. Avec ses quatre canons de trois pouces, elle constitue la moitié de toute l’artillerie lourde antiaérienne du Canada. L’importance de la production saguenéenne d’aluminium était telle que la région s’est vue octroyer la plus importante protection militaire à l’intérieur du territoire canadien. À cette époque, 12 000 ouvriers travaillent à la fabrication d’aluminium à Arvida et 3 000 militaires protègent cette production.

La contribution d’Arvida a joué un rôle déterminant dans l’effort de guerre des Alliés et dans le dénouement de la Seconde Guerre mondiale. 

Référence 

BERGERON, Michel et Claude CHAMBERLAND, La base militaire de Bagotville, 1942-45 : une histoire méconnue dans Saguenayensia, avril-juin 1998, pp. 33-54

DUFRESNE, Judith, Hangar d’alerte (B121, H9, H10, H12 ; un bâtiment), 3e Escadre Bagotville, La Baie, Québec. Bureau d’examen des édifices fédéraux du patrimoine, rapport 05-086, 2005 -  citée dans Ville de Saguenay, Demande de déclaration par le Gouvernement du Québec du site patrimonial d’Arvida, 2013, 151 p.

LÉVESQUE, Réal, La grève de 1941 à l’Alcan et ses suites, Saguenayensia octobre-décembre 1992, pp. 31-33

MARTIN, Jean, Isle-Maligne et la Deuxième Guerre mondiale, dans Histoire du Québec, vol. 12, no. 1, 2006, pp. 41-45.

POMERLEAU, Daniel, Une guerre mondiale au Saguenay dans La Revue Légion, mars 2006 (consulté en ligne le 6 septembre 2016).

Ville de Saguenay, Demande de nomination et de commémoration d’Arvida au titre de Lieu historique national du Canada d’Arvida, 2010, 245 p.

Défense aérienne Crédits : Musée de la défense aérienne de Bagotville. J. A. Fréchette