Le Manoir du Saguenay, alors qu’il portait le nom de Saguenay Inn. Crédit : Bibliothèque et archives nationales du Québec. |
Origine
Le Manoir du Saguenay, jadis nommé Saguenay Inn, a été construit entre juin 1939 et mars 1940 à l’initiative d’Alcan. À la veille de la Deuxième Guerre mondiale, pressentant d’importants projets d’expansion de la production d’aluminium pour soutenir l’effort de guerre, la compagnie souhaitait se doter d’un hôtel pour loger un afflux important d’employés célibataires et de visiteurs. Il ajoute ainsi un bâtiment de prestige aux cinq Staff houses, maisons construites dès 1926 sur le boulevard Mellon à l’intersection des rues Neuville et Saint-Denis, ayant la même vocation. Le Manoir va de pair avec les appartements Brittany construits en face qui hébergent les jeunes couples mariés, de passage pour moins de 3 ans.
Histoire
Au départ nommé Saguenay Inn, l’hôtel était destiné à répondre aux besoins de la compagnie d’aluminium et de ses employés de 1940 à 1950. Plusieurs employés célibataires s’étant installés dans leur propre domicile, le Manoir ouvre ses portes au public en 1950. En plus de la population locale qui le fréquente, de nombreux invités prestigieux y sont passés, dont la reine d’Angleterre Elisabeth II et le prince Philip, Charles Aznavour et Gilbert Bécaud. La population d’Arvida chérit de nombreux souvenirs de cette période, notamment pour la tenue de mariages, soirées dansantes et autres célébrations festives. En 1962, le Saguenay Inn change de nom pour le Manoir du Saguenay dans la foulée d’une campagne québécoise de francisation des noms d’hôtels, d’auberges et de restaurants. Il est fermé en 1985, puis rouvert après d’importants travaux de réaménagement en 1990, en tant que centre de formation et édifice à bureaux pour les employés de la compagnie; le public n’y a plus accès. Plusieurs chambres sont débarrassées de leurs lavabos, salles de bain et/ou placard; de nouvelles ouvertures sont percées et des cloisons dressées. À partir de 2020, avec la pandémie de Covid-19 et la transition au télétravail, la compagnie propriétaire Rio Tinto réfléchit à de nouveaux usages pour assurer la pérennité de ce trésor patrimonial.